Nous nous apprêtons, à l’aube de ce week-end pascal, à relire les textes de la Passion et de la Résurrection. Et nous nous dirons peut-être que nous aurions bien voulu être parmi les témoins oculaires du Christ ressuscité… Quelle expérience cela a dû être ! 

Pourtant, à Thomas qui se refusait de croire sans voir, Jésus dit bien : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jean 20.29) Contrairement à ce que pensait Thomas, et ce que disent encore les sceptiques de tout poil, on peut très bien croire sans voir. Et je dirais même qu’on ne peut croire que si l’on a pas vu. Si je vois, je n’ai plus besoin de croire ! Et si je crois, je n’ai pas besoin de voir… 

Pour Jésus, il semble même plus heureux de croire que de voir. Car la foi nous ouvre d’autres yeux, qui nous permettent de voir l’invisible. La foi donne un relief nouveau à notre vie : elle l’habite de la présence du Christ. Par les yeux de la foi, nous voyons la main de Dieu derrière tel événement ou telle circonstance, nous voyons le visage du Christ derrière telle personne qui croise notre route, nous voyons son message – nous entendons sa voix – dans telle parole lue ou entendue.

Que le Christ vivant habite donc d’une manière particulière ce temps de Pâques, pour chacun de nous. Que sa Passion nous rejoigne dans nos épreuves et nos souffrances. Que sa Résurrection nous relève et fasse éclater notre joie, dans l’espérance. 

Oui, nous sommes heureux, si nous croyons sans avoir vu ! 

Vincent Miéville,
Président de la commission synodale de l’UEEL

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